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HÔI AN

Hôi An au petit matin
5 au 6 janvier 2011
Au centre du pays, sur le bord de la mer de Chine, Hôi An est réputée pour être la plus charmante petite ville du Vietnam. Épargnée des bombardements américains grâce à l’ensablement de sa rivière qui empêcha les navires de guerre de s’y aventurer, elle a été déclarée «Site du Patrimoine mondial» de l’Unesco grâce à l’architecture bien préservée de la vieille ville qui date du 18e et 19e siècle. Il ne s’agit pas seulement de quelques édifices mais de  rues entières qui ont conservé leur cachet. On dénombre plus de 800 édifices classés; tous ne sont pas restaurés bien sûr mais on peut visiter quelques magnifiques demeures de grands bourgeois de l’époque et prospères marchands chinois ainsi que des pagodes: un mélange d’architecture chinoise, japonaise et vietnamienne.
«En raison des conditions climatiques (moussons et tempêtes), les bateaux et les négociants étaient souvent contraints de rester à Hôi An quelque temps. Ils se faisaient construire des demeures et des entrepôts. C’est aussi à Hôi An que débarquèrent les premiers marins et missionnaires portugais. Parmi eux, Alexandre de Rhodes, un jésuite français arriva à Hôi An en 1625 et y séjourna 3 ans. Il apprit le vietnamien avec une rapidité déconcertante et commença son travail de «latinisation» de la langue vietnamienne : il inventa l’alphabet vietnamien, le «quoc ngu», avec les nombreux accents sur des lettres de l’alphabet romain. Jusque là, le vietnamien s’écrivait en caractères chinois. Lorsqu’en Chine la dynastie Ming fut renversée, de nombreux mandarins, nobles et commerçants chinois vinrent se réfugier à Hôi An et y firent souche. Des japonais vinrent également et un superbe art sino-nippon naquit, donnant à la ville son style original.»

Le célèbre pont japonais d'Hôi An

Nous sommes arrivés à Hôi An au petit matin, une légère brume envahissait la rivière et la ville encore endormie, quel spectacle magnifique !
La vieille ville est piétonnière, il est donc très agréable d’y déambuler. Elle n’a évidemment pas échappé au développement touristique mais les commerces et restos sont de bon goût et offrent une marchandise de qualité.


En visitant les maisons de la vieille ville, nous avons pu observer la plus ancienne pratique religieuse au Vietnam, soit le culte des Ancêtres, antérieure au bouddhisme et au confuciasnisme.

Un Autel des ancêtres
 «Nombreux sont les vietnamiens qui s'en contentent car, pour honorer leurs ancêtres, pas besoin d'aller à la pagode, ni de sortir de chez soi. Il suffit de rester à la maison et de prier ses ancêtres devant l'autel qui leur est destiné. Tous les vietnamiens pratiquent ce culte domestique depuis l'aube des temps. Même les militants communistes athées les plus durs se prosternent devant ce petit meuble sur lequel ont été disposés des photos, des fruits, des fleurs et quelques batons d'encens, en mémoire de leurs ancêtres. Car les vietnamiens considèrent que les âmes de leurs parents survivent après leur mort et qu'elles protègent leurs descendants. Les âmes des ancêtres sont les protectrices de la lignée; c'est à elles qu'on s'adresse en premier lieu pour demander la guérison d'un enfant malade ou le succès dans les affaires. Si un homme meurt sans descendance, si l'encens ne brûle plus sur l'autel, les âmes des disparus sont condamnées à une errance éternelle. Pour une famille, c'est la plus terrible des malédictions ! Dans chaque maison vietnamienne, l'autel des ancêtres occupe une place importante, il est le coeur du foyer, atteignant parfois la dimension d'une pièce. On a l'impression d'entrer dans une sorte de chapelle... endroit dédié aux esprits. C'est un centre de ralliement, le symbole de de la solidarité des générations. C'est devant l'autel des ancêtres que les grandes décisions se prennent et que les enfants se marient.»
Autre curiosité d’Hôi An… ses tailleurs… on y dénombre près de 500 boutiques de confection de vêtements sur mesure ! On dit qu’il suffit de leur présenter une photo d’un vêtement tirée d’un magazine et en 24 heures, ils vous le reproduisent à bas prix !

Bouddha «rieur» à la Montagne de marbre
Nous nous sommes aussi baladés aux alentours à moto. Tellement populaire la moto au Vietnam qu’il n’en coûte que 5$ par jour pour en louer une. On ne vous demande ni votre permis de conduire, ni votre nom, aucun papier à signer, vous partez avec la moto et vous payez 5 $ au retour !!! À 20 km au nord d’Hôi An, en bord de mer, se dressent les cinq Montagnes de marbre symbolisant les cinq éléments terrestres. Une seule est accessible, Thuy Son, le mont de l’Eau; elle abrite de nombreux temples et pagodes ainsi que des grottes, parfois minuscules, parfois immenses, toutes utilisées pour le culte de Bouddha ou de dieux et génies les plus colorés les uns que les autres. Une visite bien agréable dans un cadre naturel calme et reposant tout empreint de sérénité.
Au pied des montagnes de marbre s’affairent des centaines d’artisans sculpteurs taillant bouddhas, animaux et statues de toutes sortes. Le marbre est désormais importé de Chine, les vietnamiens protégeant ainsi leur patrimoine.
Enfin sur la route le long de la mer, nous avons été étonnés de voir les mégas projets de construction de complexes hôteliers. Toutes les grandes chaînes internationales semblent y avoir un chantier. Des routes à six voies sont déjà en place, le Vietnam se prépare pour recevoir le monde !!!